L'Architexte

La Catin

donnez moi de l’espace
                               donnez le moi
donnez moi de la pluie
                                déversez là
donnez moi une bouche
                                ouvrez la moi
offrez moi une averse
                                offrez la moi
une douche qui verse
                                coulez en moi
des replis que l'on gerce
                                Des goûts de moi
que l'on coud que l'on perce
                                Le cuir des fois
la Bastille que l'on prend
                                La Peau dU Roi
qui dort quand on le berce
                     tISSU DE SOIE

En avant

De nos déroutes
Je ferai des chemins

Je suis un Livre

Laisse moi des marques /
donne moi des lettres /
écrit ton histoire sur la page de mon torse /
incise moi le derme /
Marque page la peau /
fait la moi dazibao /
inscrit tes chroniques /
tag les encyclique de ton passé rouge /
Imprime l'exlibris quand J'unique exemplaire /

Car

Je suis le Brouillon, le Raturé, je suis ton  Manuscrit Blessé

Le cri du fossile

Je t'encage, aux blocs de grès

Toi l'oiseau
Moi le regret

L'aveu

Excusez moi mais
                            Je vais me faire chemin
Excusez le car
                            Je vais m'enfouir vilain
Excusez du peu si
                            Je vais mourir demain

Le Stucateur

Je tend vers l’entresol
La belle cave humide
Qui entre nous s’affole
En colonne Atlantide

Au quai des dépourvus

Hors les rails
Sillonnent les cailloutages

Je les vois supporter, aux élans du routage :

Tes arbres ,
Tes plaisirs,
L’hyperbole d’un sourire ,
Tous tes mystères,
Un état sans ministère :
Ma nation a l’envers

Bouche moi

                         -Fermer
les yeux        -Ouvrir
la bouche     -Frôler
les cieux       -Nourrir
ta couche

Coeur d'azote

Nu, à sec :
Soi, intensément

N’avoir qu’un arrière
Et qu’un avant

Être, de l’air, l’amant
Qui de partout nous prend

Sanguines

Sa chemise de Soie
Ample, tendue
Sa poitrine, là …
Promesse d’étendues

puis la peau qui surgit  ...
Neige au-delà d'un col ...

Tout ceci ameute ce que j’ai d’animal
Rugissements
Canines
Caresses de tout poils

C’est ici que la savane qui nous sépare
Pourrait être – oh le beau projet !
L’espace d’une folle course
Le temps d’une belle poursuite

Le-lieu-d’un-impact-sans-fin

Merci à Verso

Nuits de Venaisons

J’écorce,
Au vif de mon regard
Tant de corps, tant de chairs

J’en ai la nausée
Le cœur balancé

Météo Marine

On a le bois flotté
On grève des muqueuses
On fugue, on fuit l’amer
On se Corse le rivage
On ample des rouleaux
On s’ourlent les niveaux
On prend l’eau
On s’échoue la cale
On s’entrave la poupe

Mais de repentance taciturne
En regrets qui s’égouttent
Ancrés sont les sillages au surplomb de nos doutes

 

Là

A l'improbable de son sous-sol
Je répond -sans hésiter-
La certitude de ma boussole
Qui se répand d'humanitée

 

Je m'en vais voler ailleurs, pour un temps ...

Se tartiner de Ciel

Au pic-nic des inhumains, faudra y apporter la nappe.
Un coin de ciel qu'on découpera,  un carré d'air tout prêt à recevoir les taches de nos libations.
Allongés sur ce petit coin d'Immense,  le corps sur la détente,  nos paumes caresserons les nues pour en récolter le suc que nous lécherons - mielleux- en faim de veloutés.

Maison-vole

J’veux une maison originel,
Un archétype du chez moi
Je peu peut  être y battre l’aile
De nos voyages, de nos émois

 

Vide-ballast

Le Train,  avec la marche  (peut être aussi le Bateau)  est sûrement la plus belle manière de voyager.
Parce qu'on peut y être contemplatif
Parce que l'espace, cette  belle corde tendue entre un quai de départ  et une gare d'arrivée,  s'installe au  rythme de la musique que scande un  rail obsessionnel de rectitude.
Parce qu'on y lit divinement bien
Parce que toujours les rencontres y sont plus belles. 

Pssst ...

... oui vous, vous êtes curieux vous ?

Au plus haut des locataires

La rue est une rivière, les porches sont cailloux, et c'est se jeter à l'eau que d'en pousser les portes comme on déborde une rive.
Les franchir, y découvrir l'odeur humide qui envahit l'air, épais d'une sombre et lourde fraîcheur.
En y poussant plus loin encore ses pas, aborder avec une certaine excitation l'escalier que toujours on espère enroulé sur lui-même, spire d'air à rebours cascadant vers d'improbables chambres de bonnes aux locataires toujours absents, toujours mystérieux.

Cabotage aux trottoirs

L’œil gyrophare mais le regard en partance, elles voyagent en dehors de leurs chair, elles ont le trottoir en étalage, condamnées à encaisser le pécule d'êtres dont le touché ectoplasmique a l'impudeur majuscule.

Elles ne s'appartiennent plus, elles sont l'irrésolu de l'homme, elles en draine l'humeur, en aspirent les larmes d'animalité.

Elles sont Inconnues, au banc, hors du droit, dans le devoir, Elles ont l'odeur du savon de Marseille qui sèche sur le parquet de leur peau billetterie.

A l'orage du désir, sur l'océan des sollitudes, leur corps est un esquiff brisé aux récifs de notre autisme.