L'Architexte

Voyager en armistice

8h15
voiture 94
Besoin/envi d'un café noir et chaud où je pourrais, dans le dessin de son écume crème, bien y cacher le désir de ne pas arriver.
Pas de suite.

Les lithovores

Certains les connaissent, beaucoup les ignorent mais il est dans nos murs un peuple desarmé qui respire nos silences et nous suivent, affamés.

Aérofragile

Sac
à fine pellicule
Moitié rempli de souvenirs - comme autant de scories d'un passé qui me leste
Là
presque ridicule
Dans l'attente d'un avenir : comme à la boucherie, me vider de ces restes

Aspirer au léger
le nuage soulagé

A tes yeux
n'être plus
que dentelle
quasi nu

Prière d'avant le baiser

Ô ma couleur
Ma sombre et charnelle joie
Va et répand toi
Aux plus hautes alcôves de ces frêles bras d'ombres

Ô ma couleur
Soit le sauvage apeuré
Le geste sacrifié
Que l'on jette au visage de l'enfant des étoiles

Ô ma couleur
je t'en prie
laisse moi
là,
Sans un mot
Sans ta bouche,
Sans ma voie,

Ô ma couleur
Repent toi
Reprend moi

La faim du narcisse

Arrivé au bout du quai
j'ai lâché ma vision
Avide qu'elle était de manger l'horizon
mais les yeux plus gros que le ventre
Elle n'a pu gobé le monde

Aux bistrots du matin les archanges déchus

Et puis après c'est le matin qui arrive
Et les cafés se montrent vides et rangés et c'est triste comme ils se soumettent
a la loi -cruelle- de la lumière qui naît

Il ne reste plus que l'amertume
De la nuit qui fut
De la boisson crue
De nos souffles tu

Dans la rue gîtent les bassins

Poussez vous, elle arrive,
la femme qui à la rive de la rue
nous entraîne au bassin du boulevard

... elle chaloupe et c'est un homme à la mer
qui d'état de badaud passe au statut d'esquif

En quête

Je continue à ne rien rechercher
Ce rien,
qu'il est difficile à trouver.

Peut être est-ce parce que je confond,
naïvement
le zéro d'avec le un.